Palais du Parlement, Bucarest – Roumanie

Situé au coeur de la ville de Bucarest, il est le plus grand bâtiment administratif après le Pentagone.

La visite guidée concerne moins de 10% de l’ensemble mais donne une idée du gigantisme et de la démesure de cette construction mégalomane. Le discours durant la visite est factuel et édulcoré, pas un mot sur la politique et éventuelle controverse.
Il mesure 270 m sur 240 m pour une hauteur de 86 m. Surface au sol de 45.000 m², surface habitable de 350.000 m². Il contient 1 100 pièces réparties sur 12 étages.

Le président communiste Nicolae Ceausescu souhaitait un édifice pouvant regrouper l’ensemble des institutions et ministères du pays. Des bâtiments résidentiels situés devant le palais complètent l’ensemble pour le logement les hauts fonctionnaires du régime.

La construction du palais commence en 1984. Inachevé à la chute du régime et l’exécution de Ceausescu en 1989, celui-ci n’y exercera jamais ses fonctions. Jugeant le coût exorbitant déjà engagé, il sera achevé par le gouvernement suivant. La Chambre des Députés s’y installera en 1994.

La vue depuis le balcon-terrasse

Après la visite, nous avons eu l’occasion de discuter avec un autre guide, hors les murs, qui nous a tenu un discours plus direct : la construction a entraîné la destruction de 520 hectares de la ville de Bucarest (1/5 de la superficie totale du centre historique de la ville), une trentaine d’église, sites archéologiques, 7 000 maisons…. 40.000 personnes furent expulsés et relogés dans des immeubles insalubres, sans eau, ni gaz, ni électricité ; 600 architectes et 20.000 ouvriers travaillent nuit et jour à la construction. Toujours selon ce guide, le projet ne serait pas à l’initiative de Ceausescu mais à celle du Ministère de la Sécurité d’Etat (services secrets équivalent de la Stasi allemande) qui contrôlait l’ensemble du pays, Président inclus. Plusieurs historiens évoquent également l’idée que la révolution n’était qu’un coup d’Etat déguisé et que ces mêmes services auraient, le 25 décembre 1989, jugé, condamné et exécuté Nicolae Ceausescu et son épouse à l’issue d’une procédure expéditive semblable à celles que le régime utilisait contre les opposants et dissidents.

Depuis plusieurs années, des enquêtes et procédures sont ouvertes contre d’anciens dignitaires pour crimes contre l’humanité. En 2018, Ion Iliescu, successeur de Ceausescu, est d’ailleurs inculpé dans le cadre de cette exécution sommaire.

Le cimetière dans lequel est inhumé le couple Ceausescu