Hollywood Sign, Los Angeles – Californie


Icône culturelle surplombant Hollywood, le monument emblématique de Los Angeles célèbrera son 100e anniversaire le 8 décembre 2023.
L’occasion d’évoquer l’histoire peu banale de ces fameuses lettres.
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C’est l’histoire d’un ancien marchand de bonbons reconverti dans l’immobilier.
Afin de promouvoir un nouveau lotissement et attirer le plus grand nombre de clients à investir dans le quartier, il décide d’installer un gigantesque panneau publicitaire, perché sur la colline et particulièrement visible de loin : « HOLLYWOODLAND ».
Initialement, la structure comprenait donc treize lettres et non neuf.

Le panneau original est érigé en 1923, à environ 400 mètres d’altitude, sur le mont Lee.
Son coût à l’époque est estimé à 21.000 dollars (env. 330.000 dollars aujourd’hui).
Chaque lettre, qui mesure 9 mètres de large et 15 mètres de haut, est montée à dos de mule et les travaux durent 60 jours.
Parsemé d’environ 4 000 ampoules, le signe clignote la nuit par segments successifs « HOLLY », « WOOD » et « LAND » puis dans son ensemble. Sous le panneau se trouve également un projecteur pour attirer davantage l’attention.
Hollywood est née et le monde entier doit le savoir !
Le panneau est initialement conçu pour rester en place un an et demi. Mais l’essor de la ville et de son industrie du cinéma lui fait gagner en visibilité et, en raison de leur reconnaissance croissante, les lettres sont finalement laissées en place.
Cependant, la Grande Dépression – au début des années 1930 – porte un coup sévère à l’économie américaine. Le projet Hollywoodland fait faillite et le panneau n’échappe pas à ce déclin. En l’absence d’entretien, au début de la Seconde Guerre mondiale, le panneau commence à se détériorer et faire mauvais genre dans le paysage de Los Angeles.
Une starlette se suicide en sautant de l’une des lettres.
Un peu plus tard le « H » s’écroule.
En 1949, plutôt que de le détruire, la ville, devenue propriétaire du panneau, décide de le réparer en se passant de l’éclairage. C’est aussi à ce moment là que la portion « LAND » disparait pour ne laisser que les neuf lettres connues aujourd’hui.
Toutefois, cette rénovation n’a pas tenu plus de quelques décennies.
Dans les années 1970, la structure montre à nouveau un visage désastreux : le premier O a perdu sa partie supérieure tandis que le troisième est complètement tombé. On ne lit plus que « HuLLYWO D ».

En 1978, Hugh Hefner – fondateur du magazine Playboy – organise un gala à la Playboy Mansion afin de collecter les 250 000 $ nécessaires à la reconstruction intégrale de l’enseigne. Neuf parrains ont dépensé 27 777 $ chacun.
Cet effort pour préserver le signe a réuni un mélange de sponsors célèbres :
H: Terrence Donnelly (publisher of the Hollywood Independent Newspaper)
O: Giovanni Mazza (Italian movie producer)
L: Les Kelley (originator of the Kelley Blue Book)
L: Gene Autry (actor)
Y: Hugh Hefner (founder of Playboy magazine)
W: Andy Williams (singer)
O: Warner Bros. Records
O: Alice Cooper (singer), who donated in memory of close friend and comedian Groucho Marx, and who joked that he would also donate an « O » from his last name
D: Dennis Lidtke (businessman)
Le 11 novembre 1978 la nouvelle version est dévoilée. Les lettres sont plus imposantes, en acier, soutenues par des colonnes en acier sur une fondation en béton. Le tout forme un ensemble de quelque 106 mètres de long. C’est ce panneau qui est depuis entretenu et placé sous la surveillance du Hollywood Sign Trust créé dans la foulée.
En 2010, Hugh Hefner, encore, donne 900.000 dollars et organise – avec l’aide de Steven Spielberg et du gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger – une nouvelle collecte de fonds de 12,5 millions de dollars pour préserver le panneau et la zone environnante.
En 2012, les lettres subissent leur plus grande rénovation.
Depuis sa renaissance, le mythique HOLLYWOOD est apparu dans de multiples films et séries mettant en scène la ville de Los Angeles. Il fait également partie des monuments nationaux régulièrement détruits ou endommagés dans les films catastrophes.
Mondialement connu, sa popularité est telle que le panneau a par ailleurs été victime de malveillances, plaisanteries et autres altérations non autorisées dans la vie réelle.
Le panneau est sous étroite surveillance 24 heures/24 et la moindre activité suspecte déclenche l’intervention de la police. Il est illégal de lui apporter une quelconque modification physique mais aussi de le toucher et de l’escalader. Ces dernières années, plusieurs personnes ont été arrêtées et poursuivies en justice pour ne pas avoir respecté l’interdiction.
A l’approche de son centenaire, Hollywwood Sign a, à nouveau, fait l’objet d’un grand nettoyage au jet sous pression et une dizaine de travailleurs, perchés sur des échelles à flanc de colline, a passé plus de trois semaines à appliquer 1500 litres d’apprêt et de peinture blanche.


« Ce panneau fait la fierté de Los Angeles et nous sommes impatients que cette rénovation puisse être vue par les fans du monde entier, à l’occasion de ce centenaire très spécial », a commenté Jeff Zarrinnam, Président du Hollywood Sign Trust.
Comme la Tour Eiffel ou Big Ben, le Hollywood Sign est un monument urbain immédiatement reconnaissable.
Emblèmes de la ville de Los Angeles, les neuf lettres monumentales sont visibles à des kilomètres à la ronde. « C’est un phare pour ceux qui travaillent dans l’industrie du cinéma et du divertissement et, pense Jeff Zarrinnam, pour les gens de partout qui visitent la ville ».

Classé « monument historique-culturel », le panneau est devenu une attraction populaire et une figure incontournable pour les nombreux touristes s’aventurant dans le quartier éponyme.
Et effectivement ces grandes lettres blanches ont un fort pouvoir d’attraction !
Malgré les faux panneaux « pas d’accès » et autres détours trompeurs installés par les riverains pour décourager les curieux, de très belles randonnées, par des routes et sentiers sinueux à flanc de colline, permettent d’accéder au plus près.

« Cela signifie des espoirs et des rêves, et inspire les gens », dit Jeff Zarrinman. J’appelle cela le grand facteur de motivation. Vous voyez ce panneau et pensez, OK, allons-y ! »




