Getty Villa, Los Angeles – Californie

La Villa Getty fut construite par le magnat de la finance et du pétrole J. Paul Getty.
Elle se trouve à Malibu, dans le quartier de Pacific Palisades, sur une colline surplombant l’Océan Pacifique.
Dès les années 1930, J. Paul Getty commence à constituer sa collection d’art qu’il enrichit, à partir de 1939, d’oeuvres antiques. Dans les années 1950, il parcourt le bassin méditerranéen, acquiert des villas en Italie et s’intéresse de près à l’Antiquité.
Tout comme au Getty Museum (situé sur le campus du Getty Center, sur les hauteurs de Brentwood), le lieu et les collections sont magnifiques.


Le musée a ouvert ses portes en 1974.
Dans les années 1980, la collection n’a cessé de s’enrichir, et l’origine géographique des oeuvres s’est élargie aux anciennes provinces romaines d’Europe septentrionale, d’Egypte et du Proche-Orient.





Dans les années 1990, le musée reçoit le legs d’oeuvres le plus important depuis celui de J. Paul Getty lui-même : environ trois cents objets de la collection de Lawrence et Barbara Fleischman rejoignent la Villa.



Après 9 ans de fermeture pour travaux, le musée a rouvert en 2006. La rénovation a coûté 275 millions de dollars.

En 2016-2018, c’est l’époque d’une controverse avec les gouvernements grec et italien selon laquelle des objets de la collection Getty ont été pillés. Jugés importés de manière illicite, ils devraient être rendus à leurs pays d’origine.
La fondation Getty a promis de restituer quatre objets pillés en Grèce.
Et après un bras de fer avec l’État italien, le musée s’est également engagé (en 2007) à restituer quarante pièces à l’Italie, dont la célèbre «Vénus de Morgantina» (qui a finalement regagné la Sicile en 2011).
Reconstitution de la villa des Papyrus d’Herculanum, la Villa Getty introduit des détails supplémentaires inspirés de plusieurs autres sites antiques.








Aujourd’hui, la collection se compose d’environ 44 000 pièces d’antiquités grecques, romaines et étrusques datant de 6 500 av. J.-C. à 400 après J.-C.







Les jardins de la Villa comprennent des plantes et des arbustes inspirés de ceux cultivés dans les anciennes maisons romaines et utilisés pour les repas et les cérémonies.








A propos de J. Paul Getty :
J. Paul Getty est né en 1892 à Minneapolis.
Son père, George Getty, démarre une activité d’entrepreneur dans le domaine du pétrole en 1904. En moins de 10 ans, sa première société, la Minnehoma Oil Company, devient très rentable et la famille s’installe dans les quartiers huppés de Los Angeles.
Jean Paul intègre la University of Southern California, puis Berkeley. En 1913, il obtient un diplôme d’économie et de sciences politiques à l’université d’Oxford, en tant qu’étudiant étranger.
À l’automne 1914, son père, lui donne 10 000 dollars pour investir dans le forage de champs pétroliers dans l’Oklahoma. Le premier lot qu’il achète est crucial pour le début de son succès dans les affaires. Dès août 1915, l’exploitation procure des royalties énormes et en juin 1916, il réalise son premier million quand son père et lui fondent la Getty Oil Company.
Sa notoriété d’homme d’affaires rude, lui vaudra le surnom d’« Oklahoma crude »
(la « brute d’Oklahoma »).
En 1917, il décide de se retirer des affaires et de vivre de ses rentes. Son père n’approuvant pas son style de vie, il revient dans le giron familial en 1919. Durant les années 1920, il multiplie sa fortune par trois, mais essuie plusieurs divorces.
En 1930, son père lui laisse un demi-million de dollars (sur une fortune estimée à plus de dix millions). Durant la Grande Dépression, il acquiert nombre de concurrents comme la Pacific Western Oil Corporation et la Mission Corporation.
En 1949, il paye 9,5 millions de dollars cash au roi d’Arabie Saoudite qui lui octroie le droit d’exploiter les champs pétrolifères situés sur la frontière entre le royaume saoudien et le Koweït. Durant quatre ans, les forages s’avèrent stériles et engloutissent la somme de 30 millions quand, en 1953, le pétrole se met enfin à jaillir, atteignant en quelques années le pic de 16 millions de barils par an.
Getty apprend l’arabe pour mieux gérer ses affaires au Moyen-Orient.
En 1957, le magazine Fortune l’élit l’Américain le plus riche. A cette époque, il est sans doute l’un des tout premiers milliardaires en dollars.
En 1966, le Guinness Book des records le nomme personne privée la plus riche au monde avec une fortune estimée à 1,2 milliard de dollars.
Il décède en 1976 et est inhumé sur la colline de la Villa.
Au moment de sa mort, sa fortune est estimée à 6 milliards de dollars.
La majeure partie est gérée par le J. Paul Getty Trust, l’une des plus importantes fondations culturelles au monde.
Enlèvement de son petit-fils John Paul Getty III :
En dépit de sa immense richesse, Getty est tristement célèbre pour son avarice.
Et notamment à l’occasion d’un drame visant son petit fils, John Paul Getty III.
En 1973, son petit-fils, résidant en Italie, est enlevé par la ‘Ndrangheta. L’organisation calabrese réclame une rançon de 17 millions de dollars. Getty refuse de payer jugeant que cela risquerait d’inciter des malfaiteurs à enlever ses autres descendants.
Après que les ravisseurs ont coupé une oreille à l’otage et l’ont envoyée au journal italien Messaggero, Getty accepte, après négociations, de payer 3 millions de dollars.
Sur ce montant, 2,2 millions étant la somme défiscalisable maximale, il contracte un prêt pour les 800 000 dollars restant, remboursable avec 4% d’intérêts par son fils (père de son petit fils, John).
A l’écran, il est incarné par Christopher Plummer dans le film « Tout l’argent du monde » (2017) et par Donald Sutherland dans la première saison de la série télévisée « Trust » (2018). Ces deux productions racontent l’histoire de l’enlèvement de son petit-fils.
